Demande de création du GDR (septembre 2018)

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Demande de création d’un GDR : Programme scientifique[modifier]

Intitulé du GdR : PROBLÈME QUANTIQUE À N CORPS EN CHIMIE ET PHYSIQUE

1. Motivations[modifier]

Cette proposition de création de GDR fait en partie suite au GDR CORREL qui s’achève. Cependant, comme explicité dans la suite, le périmètre scientifique ainsi que les communautés scientifiques visées changeant significativement, il nous paraît important de proposer la création d’un nouveau GDR plutôt qu’un simple renouvellement. Le GDR CORREL était axé sur le problème de la corrélation électronique tel qu’il se pose en chimie théorique (électrons en interaction dans les systèmes moléculaires) et sur les méthodes traditionnellement associées, principalement les approches DFT et post-Hartree-Fock sous toutes leurs variantes. Les laboratoires participants regroupaient donc pour l’essentiel les équipes françaises de chimie théorique relevant de la section 13 du comité national du CNRS. Le nouveau GDR, tout en conservant en son cœur les problématiques de la chimie théorique, se propose d’étendre son périmètre à une communauté plus large travaillant aussi sur le problème des systèmes de particules quantiques en interaction, mais dans des contextes différents. En pratique, il s’agit d’associer au GDR plusieurs équipes de mathématiciens, de physiciens de la matière condensée, et de physiciens nucléaires. L’objet d’étude commun à l’ensemble de cette communauté élargie est le « problème quantique à N corps ». Le point fort de cette demande est qu’elle ne repose pas sur un vœu pieux d’interdisciplinarité rêvée mais sur des initiatives concrètes du GDR CORREL qui ont démontré la nécessité d’une telle évolution, ainsi que sur l’évolution très récente de notre discipline au niveau international. Il est donc important que la communauté française s’organise en conséquence.

2. Évolution de la discipline au niveau international[modifier]

Ces dernières années, on assiste à une évolution remarquable de la chimie quantique au niveau international. De nouvelles approches basées sur des formalismes et des méthodes provenant d’horizons différents sont proposées, approches qui représentent un souffle nouveau pour notre discipline. C’est le cas par exemple pour les méthodes basées sur la fonction d’onde où, bien que la traditionnelle décomposition en une contribution de référence (corrélation statique) et une contribution complémentaire (corrélation dynamique) soit toujours conservée, de nouvelles approches pour l’évaluation de ces deux quantités sont proposées et permettent de dépasser les limites des méthodes actuelles. On peut citer l’exemple important des calculs CASSCF où des espaces actifs correspondant à une cinquantaine d’électrons dans une cinquantaine d’orbitales peuvent maintenant être réalisés [1]; il s’agit d’un bond spectaculaire. De nouvelles représentations pour la fonction d’onde de référence issues de la physique de la matière condensée sont proposées. Il s’agit de représentations sous la forme d’un « Matrix Product State (MPS) » ou plus généralement sous forme de « Tensor Network » [2], un domaine de recherche très actif en physique. Ces formes nouvelles, initialement développées sous une représentation particulière (méthodes DMRG [3]), sont maintenant généralisées et fournissent une vision beaucoup plus profonde du contenu physique de la fonction d’onde. En particulier, avec de telles représentations il est possible d’éviter le choix de l’espace actif a priori, un point très délicat lors de l’étude des systèmes complexes. Il faut aussi signaler le développement très actif des approches stochastiques. Dans le cas des calculs CASSCF des algorithmes stochastiques efficaces ont été développés très récemment [4]. Ces approches exploitent principalement la méthode FCI-QMC 5introduite il y a quelques années par Alavi et collaborateurs [5] permettant d’échantillonner des espaces actifs inaccessibles jusque-là (comme dans le cas des approches MPS, des espaces actifs de l’ordre de 50 électrons dans 50 orbitales sont réalisables). Le développement de variantes déterministes des méthodes FCI-QMC (approche de type IC sélectionnées [6,7]) est également un domaine de recherche très actif. Le calcul de la contribution perturbative elle-même (corrélation dynamique) dont le coût devient rapidement prohibitif avec les méthodes traditionnelles peut être maintenant réalisé avec des approches hybrides déterministes/stochastiques [8]. Notons que pour toutes ces méthodes la partie HPC devient maintenant essentielle. Des implémentations très efficaces adaptées à l’architecture des supercalculateurs actuels, en particulier en ce qui concerne le parallélisme massif, sont développées. Avec l’évolution spectaculaire de la puissance des machines avec un nombre toujours plus grand de cœurs de calcul (on approche le million) cet aspect HPC n’est plus un « plus » comme cela a pu l’être dans le passé, mais devient vital si on veut rester dans la compétition internationale. Insistons sur le fait que ces techniques ne se résument pas à une simple connaissance d’outils de programmation de base et à quelques techniques de parallélisation (MPI) mais à un ensemble de techniques élaborées qu’il s’agit de maîtriser afin de réaliser des applications ambitieuses. Là-aussi il s’agit d’un tournant important pour notre discipline qu’il s’agit de ne pas laisser passer. Dans le cas de calculs systématiques de nombreux systèmes moléculaires on assiste à une explosion spectaculaire des techniques de machine learning [9]. A un niveau plus fondamental il est maintenant proposé d’utiliser le machine learning pour le choix des configurations importantes dans le développement d’IC de la fonction d’onde [10]. Là aussi il s’agit de mobiliser des compétences qui ne sont pas celles de notre communauté. Au-delà des méthodes de fonction d’onde il faut citer l’évolution des techniques de fonction de Green, un outil central des physiciens de la matière condensée, et leur application à la chimie quantique qui se développe [11]. Dans le même esprit, on peut aussi mentionner les méthodes d’embedding [12,13] qui incluent l’effet de l’environnement à la manière des méthodes DMFT (dynamical mean-field theory) qui sont des méthodes de référence en physique pratiquement inconnues en chimie quantique. Du côté de la DFT on peut citer la combinaison des méthodes de fonction d’onde (comme les approches IC sélectionnées) avec des fonctionnelles de la densité de courte portée afin de corriger les effets de bases incomplètes et inclure la corrélation dynamique à faible coût calculatoire [14]. Du côté des méthodes de Monte Carlo quantique (QMC), approches de référence en physique, mais peu utilisées en chimie quantique, on peut citer le développement récent de techniques permettant le calcul efficace de fonctions d’onde d’essai ayant un grand nombre de déterminants de Slater [15]. Comme on le voit cette effervescence de notre discipline nécessite de mobiliser des méthodologies variées et peu connues des chercheurs de notre domaine. Une interaction avec une communauté plus vaste que la nôtre devient aujourd’hui vitale. C’est l’objet de ce GDR de soutenir cette évolution. Comparée au GDR CORREL, une ouverture plus grande à l’international se révèle essentielle et sera au cœur de l’action du nouveau GDR (voir propositions d’actions plus loin).

Références :

[1] J. E. T. Smith, B. Mussard, A. A. Holmes, S. Sharma, Cheap and Near Exact CASSCF with Large Active Spaces, Journal of Chemical Theory and Computation 13, 5468 (2017).

[2] S. Szalay, M. Pfeffer, V. Murg, G. Barcza, F. Verstraete, R. Schneider, O. Legeza, Tensor Product Methods and Entanglement Optimization for Ab Initio Quantum Chemistry, International Journal of Quantum Chemistry 115, 1341 (2015).

[3] S. R. White, Density matrix formulation for quantum renormalization groups, Physical Review Letters 69, 2863 (1992).

[4] G. Li Manni, S. D. Smart, A. Alavi, Combining the Complete Active Space Self-Consistent Field Method and the Full Configuration Interaction Quantum Monte Carlo within a Super-CI Framework, with Application to Challenging Metal-Porphyrins, Journal of Chemical Theory and Computation 12, 1245 (2016).

[5] G. H. Booth, A. J. W. Thom, A. Alavi, Fermion Monte Carlo without fixed nodes: A game of life, death, and annihilation in Slater determinant space, Journal of Chemical Physics 131, 054106 6(2009).

[6] E. Giner, A. Scemama, M. Caffarel, Using perturbatively selected configuration interaction in quantum Monte Carlo calculations, Canadian Journal of Chemistry 91, 879 (2013).

[7] A. A. Holmes, N. M. Tubman, C. J. Umrigar, Heat-Bath Configuration Interaction: An Efficient Selected Configuration Interaction Algorithm Inspired by Heat-Bath Sampling, Journal of Chemical Theory and Computation 12, 3674 (2016).

[8] Y. Garniron, A. Scemama, P.-F. Loos, M. Caffarel, Hybrid stochastic-deterministic calculation of the second-order perturbative contribution of multireference perturbation theory, Journal of Chemical Physics 147, 034101 (2017).

[9] M. Rupp, Machine Learning for Quantum Mechanics in a Nutshell, International Journal of Quantum Chemistry 115, 1058 (2015).

[10] J. P. Coe, Machine Learning Configuration Interaction, arXiv:1808.05787.

[11] X. Blase, I. Duchemin, D. Jacquemin, The Bethe–Salpeter equation in chemistry: relations with TD-DFT, applications and challenges, Chemical Society Reviews 47, 1022 (2018).

[12] Q. Sun, G. K.-L. Chan, Quantum Embedding Theories, Accounts of Chemical Research 49, 2705 (2016).

[13] B. Senjean, N. Nakatani, M. Tsuchiizu, E. Fromager, Multiple impurities and combined local density approximations in Site-Occupation Embedding Theory, Physical Review B 97, 235105 (2018).

[14] E. Giner, B. Pradines, A. Ferté, R. Assaraf, A. Savin, J. Toulouse, Curing basis-set convergence of wave-function theory using density-functional theory: a systematically improvable approach, arXiv:1809.01466

[15] R. Assaraf, S. Moroni, C. Filippi, Optimizing the Energy with Quantum Monte Carlo: A Lower Numerical Scaling for Jastrow-Slater Expansions, Journal of Chemical Theory and Computation 13, 5273 (2017).

3. Actions réalisées au sein du GDR CORREL motivant l’évolution vers un GDR plus interdisciplinaire[modifier]

En plus des trois réunions générales du GDR CORREL (à Toulouse en 2011, à Paris en 2013, et à Marseille à 2015) et plusieurs workshops en lien avec le GDR (un workshop CECAM à Toulouse en 2017 et deux satellites à la conférence “16th ICQC” à Marseille et à Strasbourg en 2018), nous avons organisé des actions plus spécifiques que nous détaillons ici et que nous souhaitons continuer à développer.

i) Création de l’école d’été “International summer School in electronic structure Theory: electron correlation in Physics and Chemistry (ISTPC)” à Aussois

L’objectif principal de cette école est de décloisonner la formation des jeunes chercheurs de notre communauté afin de leur donner les outils théoriques adaptés à l’évolution de notre discipline décrite plus haut. Ainsi, contrairement aux autres écoles internationales, les enseignants proviennent aussi bien de la chimie quantique que de la physique du solide (et dans une moindre mesure des mathématiques). L’enseignement traditionnel propre à notre domaine (méthodes basées sur la fonction d’onde et DFT) ne représente qu’une partie du programme, le reste étant consacré aux méthodes de la physique de la matière condensée et aux outils mathématiques. L’accent est mis sur la maîtrise des formalismes de la théorie de la structure électronique afin de former des étudiants capables d’effectuer des développements dans ce domaine. Cette formation est aussi extrêmement utile pour les étudiants faisant de la chimie quantique appliquée et qui veulent comprendre les méthodes qu’ils utilisent. Les thèmes abordés sont : second quantization, density functional theory (DFT), time-dependent DFT (TD-DFT), Hartree-Fock (HF) and post-HF methods, multi-configurational methods, multi- reference perturbation theory, model Hamiltonians, linear response theory, basics in solid-state physics, Green functions, Quantum Monte Carlo (QMC), density matrix renormalization group (DMRG), Random Phase Approximation (RPA), GW method, Bethe-Salpeter equation, Dynamical Mean Field Theory (DMFT), Mathematical aspects of electronic structure theory, reduced quantity functional theories. La première édition de cette école a eu lieu du 14 au 27 juin 2015 au Centre Paul Langevin du CNRS à Aussois. La deuxième édition a eu lieu au même endroit du 18 juin au 1er juillet 2017. Les deux éditions de l’école ont rassemblé respectivement 38 et 35 participants (étudiants et chercheurs internationaux). L’école est organisée principalement par Emmanuel Fromager. Il est à noter que l’édition 2017 a été co-organisé avec le GDR REST. Site web de l’édition 2015 : https://quantique.u-strasbg.fr/ISTPC/doku.php?id=istpc2015:start Site web de l’édition 2017 : https://quantique.u-strasbg.fr/ISTPC/

ii) Création d’une “Mini-école Maths/Chimie”

Partant du constat que le développement méthodologique en chimie quantique est souvent bridé par un manque de connaissances en mathématiques des chimistes théoriciens, nous avons créé une mini-école ouverte aux étudiants (M2 et doctorants) et aux chercheurs de la communauté du GDR Correl sur les mathématiques utiles à la chimie quantique. Le format retenu a été une mini-école de trois jours avec deux cours détaillés de 9h chacun, l’un sur un sujet mathématique de base et l’autre sur un sujet plus directement appliqué à la chimie quantique. Les cours ont été confiés à des experts reconnus pour leur pédagogie et maîtrisant à la fois les mathématiques et le langage des chimistes. La première édition de cette mini-école a rassemblé 54 participants les 9, 10, 11 janvier 2017 sur le campus Jussieu à Paris. Eric Cancès a donné un cours de 9h d’analyse fonctionnelle (espaces de Hilbert, théorie des opérateurs,...) et Trygve Helgaker (Université d’Oslo, Norvège) a donné un cours de 9h sur les fondements de la théorie de la fonctionnelle de la densité à l’aide de l’analyse convexe. Voir le site web : http://gdrcorelec.ups-tlse.fr/index.php?title=MINI-SCHOOL_2017 La deuxième édition de cette mini-école a rassemblé 48 participants les 16, 17, 18 avril 2018, toujours sur le campus Jussieu à Paris. Eric Cancès a donné un cours de 9h sur la transformée de Fourier et la théorie des distributions et Tony Lelièvre (École des Ponts ParisTech) a donné un cours de 9h sur les fondements mathématiques des méthodes de calcul stochastiques. Voir le site web : http://gdrcorelec.ups-tlse.fr/index.php?title=MINI-SCHOOL_2018 Il est à noter que le format international de cette mini-école (cours en anglais) a attiré des participants venant de l’étranger. Par ailleurs, bien que le public visé était principalement des chimistes théoriciens, la mini-école a également attiré des participants mathématiciens et physiciens.

iii) Organisation de deux workshops « Chimie quantique/Physique nucléaire »

La chimie quantique et la physique nucléaire ont en commun le problème quantique à N corps et utilisent des méthodes de calcul très similaires (par exemple, la méthode “coupled cluster”). Il a été ainsi organisé, en lien avec le GDR Correl, deux workshops internationaux interdisciplinaires 8“Chimie quantique / Physique nucléaire”. Le premier workshop, co-organisé par Julien Toulouse, a rassemblé 73 participants sur le campus Jussieu les 2,3,4 mai 2017 et a porté sur le développement des méthodes de type “RPA”. Voir site web : https://wiki.lct.jussieu.fr/workshop/index.php/RPA_workshop_2017 Le deuxième workshop, co-organisé par Emmanuel Giner, a rassemblé une trentaine de participants au CEA Saclay du 26 au 30 mars 2018 et a porté sur les méthodes de perturbation à N corps. Voir site web : http://esnt.cea.fr/Phocea/Page/index.php?id=79

iv) Ecole sur le développement logiciel en chimie quantique

Partant du constat que les étudiants en chimie théorique disposent souvent de connaissances trop sommaires en programmation, nous avons organisé une école sur le développement logiciel en chimie quantique du 15 au 19 avril 2013 à Paris. Les cours et les travaux pratiques ont porté sur les stratégies de développement logiciel, les divers langages de programmation (Python, programmation orientée objet) et les outils de développement (scripts, bug tracking, gestion de versions, documentation, ...). Cette école a rassemblé 33 participants.

4. Actions proposées[modifier]

i) Poursuite de l’école d’été ISTPC et renforcement au niveau international

Les évaluations positives des participants aux deux premières éditions de l’école ISTPC nous appellent à poursuivre et à développer cette école. Nous souhaitons conserver l’esprit assez unique de cette école mélangeant les approches “chimie quantique” et “physique de la matière condensée” du problème de la corrélation électronique. Nous souhaitons également conserver le format déjà testé, c’est-à-dire cours et travaux dirigés pendant deux semaines dans un lieu isolé (Aussois). Contrairement à d’autres écoles, nous ne souhaitons pas introduire des séances de travaux pratiques sur ordinateur. En effet, notre volonté est d’abord de fournir aux participants une formation solide à la manipulation des formalismes variés utilisés dans tous les champs de la théorie de la structure électronique. Les deux premières éditions de l’école ont attiré des étudiants et des chercheurs de la plupart des équipes de chimie quantique et de physique de la matière condensée en France. L’école ISTPC commence ainsi à être bien reconnue au niveau national. Si nous avons également attiré quelques étudiants venant de l’étranger (Espagne, Allemagne, Belgique, Chine, Finlande, ...), la visibilité de l’école doit encore être renforcée au niveau international. Pour cela, nous allons communiquer sur l’école plus largement à l’international (postage sur mailing lists, mention dans des congrès internationaux, ciblage de groupes de recherche spécifiques, ...). Nous avons également décidé de décaler l’école d’un an pour qu’elle soit en alternance (et non pas la même année) de l’école “European Summerschool in Quantum Chemistry” qui est déjà bien établie et qui a lieu toutes les années impaires en Italie, évitant ainsi toutes compétitions inutiles. Ainsi, la prochaine édition de l’école ISTPC aura lieu probablement pendant les deux dernières semaines de juin 2020. Les notes de cours des éditions précédentes de l’école sont en ligne. Ces notes seront améliorées et enrichies à chaque édition, et nous avons le projet de les publier sous le format d’un livre.

ii) Poursuite de la mini-école “Maths/Chimie” et extension à la Physique

Face au succès des deux premières éditions de la mini-école “Maths/Chimie”, nous souhaitons continuer la mini-école sur un rythme annuel en conservant le même format (3 jours, 2 cours détaillés sur un sujet de base et un sujet appliqué), et en l’étendant à des sujets mathématiques en lien également avec la physique de la matière condensée et la physique nucléaire. Les sujets changeront tous les ans. Les sujets mathématiques de base envisagés sont : algèbre linéaire, analyse complexe, optimisation, théorie des groupes (discrets et continus), séries divergentes/ analyse asymptotique, ... Les sujets mathématiques appliqués envisagés sont : structure électronique dans le solide (limite thermodynamique), tensor network, mécanique quantique relativiste, spectre continu (Rigged Hilbert spaces), phénomènes dépendant du temps, machine learning, ... La mini-école devrait continuer à se tenir à Paris pour bénéficier de l’importante concentration de mathématiciens travaillant sur la théorie de la structure électronique en région parisienne (en particulier au Laboratoire Jacques-Louis Lions de Sorbonne Université, au CERMICS de l’École des Ponts ParisTech, et au CEREMADE de l’Université Paris-Dauphine). Il est envisagé de publier les notes des cours donnés dans cette mini-école.

iii) Développement des workshops interdisciplinaires avec la physique nucléaire

Les premiers workshops que nous avons co-organisés avec des physiciens nucléaires (notamment avec Thomas Duguet au CEA Saclay) nous ont permis de constater le grand intérêt pour les chimistes quanticiens et pour les physiciens nucléaires qu’il y a à échanger nos idées sur le problème quantique à N corps. En particulier, les chimistes quanticiens souhaitent mieux comprendre des méthodes de calcul de physique nucléaire basées sur la brisure puis la restauration de symétries et sur le “similarity renormalization group”. En contrepartie, les physiciens nucléaires sont intéressés par les théories de perturbation multiréférences développées par les chimistes. Les techniques de fonctions de Green sont également un sujet d’échange entre les deux communautés. Nous prévoyons donc d’organiser des workshops “Chimie quantique/Physique nucléaire” sur ces sujets et sur d’autres sur un rythme annuel ou biannuel.

iv) Actions de formation et de sensibilisation autour de l'informatique scientifique.

L'évolution rapide de notre discipline commentée précédemment requiert une connaissance toujours plus précise des méthodes et outils de l'informatique scientifique au sens large. En effet, au vu de l'augmentation très rapide des performances des supercalculateurs en termes d'unités de calcul (on atteint le million) et d'architecture (gestion des communications et des flux de données, GPU, etc.) il n'est maintenant plus possible de ne pas intégrer dès le départ cet aspect, tant dans le choix des méthodes que dans la définition des algorithmes. Ne pas considérer cette dimension, c’est s’interdire de réaliser des applications ambitieuses à fort impact scientifique et/ou technologique. De plus, le déploiement de ces applications de grande ampleur mobilise de nombreux aspects à la fois théoriques (machine learning, data mining, etc.) et pratiques (langages de script, outils de développement collaboratif, etc.). Il est donc fondamental que notre communauté et, en particulier, les jeunes chercheurs soient formés (ou sensibilisés pour ceux qui ne font pas d’applications) au meilleur niveau sur ces différents aspects. C’est dans cet esprit que nous proposons de mettre en place différentes actions de formation et de sensibilisation. Quelques exemples de sujets à aborder sont donnés dans la suite.

1. Architecture des supercalculateurs. Le développement de nouveaux algorithmes de calcul ne peut pas être fait sans avoir une idée de la performance de leur implémentation. Les machines étant de plus en plus complexes, la connaissance de l’architecture des machines est donc fondamentale aujourd’hui : gestion des accès aux données (caches, mémoires, réseau, stockage), parallélisme (MPI, OpenMP, StarPU, etc.), accélérateurs (GPU, FPGA), entrées/sorties sur systèmes de fichiers parallèles, systèmes de fichiers distribués, etc.

2. Outils autour de développement de programmes : langages de script (bash, python, etc.), outils de compilation de gros codes (make, Cmake...), débuggeurs et débuggeurs parallèles, bibliothèques de calcul parallèle (algèbre linéaire, FFT, etc.), gestion de version, tests de non- régression, outils de développement collaboratif en ligne,etc.

3. Sensibilisation à la validité des calculs (précision numérique, propagation des erreurs) et à la vérification (model checking, spécification formelle, introduction à la théorie des types, etc).

4. Implémentation pratique du Machine Learning (ML) (la partie théorique sera présentée lors d’une mini-école, voir plus haut) : comment intégrer les différents algorithmes ML dans les codes de chimie quantique ? ML et GPU (l’implémentation du ML sur GPU est particulièrement efficace), Python et C++ dans le contexte du ML (il s’agit des langages privilégiés dans la communauté du ML), exemples concrets d’applications en chimie quantique, etc.

v) Réunions générales

Enfin, nous organiserons bien évidemment des réunions générales du GDR tous les deux ans. Nous souhaitons donner un caractère international à ces réunions en invitant quelques chercheurs étrangers à présenter des théories novatrices peu développées en France (par exemple, Tensor Network). Ces réunions donneront également l’opportunité aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux (sous forme d’oraux et d’affiches). Bien que le thème scientifique central de ces réunions soit le développement méthodologique pour le problème quantique à N corps, nous chercherons activement à impliquer la communauté nationale des chimistes théoriciens appliqués dans les activités du GDR, de façon à avoir une vision de leurs besoins de nouvelles méthodologies, en les incitant à participer aux réunions et à présenter leurs travaux, notamment comme orateurs.

5. Prévision d'utilisation du budget[modifier]

Comme il découle des différentes actions proposées ci-dessus, une part importante de notre budget sera consacrée aux frais associés à l’invitation de personnalités scientifiques (enseignants des mini-écoles, des écoles d’été, ainsi que des chercheurs étrangers spécialistes de méthodes novatrices à promouvoir dans notre communauté qui interviendront lors des réunions générales). Une autre partie sera consacrée, autant que possible, au soutien des frais d’hébergement et, partiellement, des frais de déplacement des étudiants et jeunes chercheurs participant à nos activités. Lors du GDR CORREL nous étions partis sur l’idée qu’une contribution naturelle des laboratoires participants au GdR serait la prise en charge des frais de leurs étudiants et jeunes chercheurs et la grande majorité des laboratoires ont joué le jeu. Cependant on a noté que, lorsque que le GDR prenait en charge une partie des frais (principalement l’hébergement), le nombre de participants augmentait significativement (au vu des frais, les laboratoires évitent de financer trop de jeunes). Il s’agit donc d’un point pratique qu’il ne faut pas négliger. Les autres frais concerneront principalement les frais d’organisation des différentes rencontres. Il est très probable que le budget CNRS du GDR ne suffise pas, mais nous ferons systématiquement des demandes de financement complémentaires auprès des différentes structures de notre communauté (Laboratoires, LABEX, Fédérations, Universités, Régions, etc.). Il est évident que le label GDR qui pourrait être accordé par le CNRS serait une aide précieuse pour la réussite de ces demandes.

6. Liste récapitulative des équipes participantes au GDR, établie par section d’appartenance du Comité National[modifier]

Chimie Théorique

1. Sections 13 et 4: Laboratoire de Chimie et Physique Quantiques, CNRS-UMR 5626, Toulouse.

2. Sections 14, 13, 12 et 16: Laboratoire de Chimie Quantique, CNRS-UMR 7177, Strasbourg.

3. Sections 13, 5 et 11 : Physicochimie des Electrolytes et Nanosystèmes interfaciaux (PHENIX) CNRS-UMR 8234, Paris

4. Sections 13 et 12, Laboratoire Processus d'Activation Sélectif par Transfert d'Energie Uni- électronique ou Radiatif (PASTEUR), CNRS-UMR 8640 ENS, Paris.

5. Sections 13, 14, 12 et 16: Institut des Sciences Moléculaires, équipe de Chimie Théorique (THEO) CNRS-UMR 5255, Bordeaux.

6. Sections 4, 8, 13 et 17: Laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules (PhLAM) CNRS-UMR 8523, Lille.

7. Sections 13, 11, 12, 15, 20 et 29: Institut Pluridisciplinaire de Recherche sur l’Environnement et les Matériaux (IPREM), pôle: Chimie Analytique, Physique et Théorique (CAPT) CNRS-UMR 5254, Pau.

8. Laboratoire d’Electrochimie et Chimie Analytique LECA UMR 7575, équipe Chimie Théorique et Modélisation, Chimie Paris-Tech, Paris.

9. Sections 10, 13 et 9: Laboratoire Simulation et Modélisation Multi-échelle (MSME), équipe de chimie théorique, CNRS-UMR 8208, Marne-la-Vallée.

10. Sections 12, 13 et 16: Institut des Sciences Moléculaires de Marseille (iSm2) CNRS-UMR 7313, Marseille.

11. Sections 13, 2 et 4: Laboratoire de Physique et Chimie Théoriques (LPCT), UMR-CNRS 7019, Nancy.

12. Section 13: Laboratoire de Chimie Théorique (LCT), CNRS-UMR 7616, Paris.

13. Section 13: Laboratoire de Chimie Physique, CNRS UMR 8000, Orsay.

14. Laboratoire de Chimie de l’ENS, équipe Chimie Théorique, ENS-Lyon, Lyon.

15. Sections 6, 13 et 14: Laboratoire de Physique et Chimie de Nano-Objets (LPCNO), équipe Modélisation Physique et Chimique, CNRS-UMR 5215, Toulouse.

16. Sections 13, 12, 14, 15 et 10: Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR), équipe de chimie théorique inorganique, UMR 6226, Rennes.

17. Section 12, 13 et 16: Laboratoire de Chimie et Interdisciplinarité : Synthèse, Analyse et Modélisation (CEISAM), UMR6230, équipe Modélisation et Spectroscopie, Nantes

18. Laboratoire de Chimie Physique Matière et Rayonnement (LCPMR) UMR 7614, Paris.

19. Institut Charles Gerhardt Montpellier, équipe chimie théorique, méthodologies et modélisations (CTMM) UMR5253 Montpellier.

20. Sections 13 et 6: Lab. Analyse et Modélisation pour la Biologie et l’Environnement (LAMBE) UMR 8587, Équipe Interactions des assemblages moléculaires complexes : théorie et modélisation, Evry.

21. Laboratoire Interfaces Traitements Organisation et DYnamique des Systèmes (ITODYS) UMR 7086, équipe de Chimie Théorique et Modélisation (CTM), Paris.

22. Section 12 et 13 : Institut de Chimie Radicalaire (ICR) UMR7273, équipe Chimie Théorique, Marseille.

Physique de la matière condensée

22. Sections 5, 6, 15, 18 et 20: Institut de Minéralogie, de Physique des Matériaux et de Cosmochimie (IMPMC) UMR 7590, Paris.

23. Sections 3 et 5: Institut Néel UPR2940, groupe de la matière condensée, Grenoble.

24. Sections 2, 3 et 5: Laboratoire de Physique Théorique UMR5152, Toulouse.

25. Laboratoire des Solides Irradiés (LSI), Ecole Polytechnique, Palaiseau.

26. Laboratoire de Simulation Atomistique (L_Sim), MEM, INAC, CEA, Grenoble.

Mathématiques

27. Sections 1 et 10: Laboratoire Jean-Alexandre Dieudonné, CNRS-UMR 6621, Nice.

28. CERMICS, Ecole des Ponts-ParisTech, Marne-La-Vallée.

29. Laboratoire Jacques-Louis Lions (LJLL) UMR 7598 Sorbonne Université, Paris.

30. Centre De Recherche en Mathématiques de la Décision (CEREMADE) UMR 7534, équipe Analyse non-linéaire Univ. Paris Dauphine, Paris.

Physique nucléaire

31. CEA DAM/DIF/SPN, Arpajon.

32. Institut de Recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (IRFU) CEA, département de physique nucléaire, Saclay.

33. Institut de Physique Nucléaire d’Orsay, groupe de physique théorique, UMR 8608 Orsay.